DELAPORTE Louis Philippe Auguste mort pour la France le 31 août 1914

Louis Philippe Auguste DELAPORTE est né le 27 juin 1889 à Sury-en-Vaux. Il est fils de Philippe Jean DELAPORTE, chanvreur âgé de vingt-sept ans et Marie Joséphine CHIGOT âgée de 22 ans.

Lorsqu'il arrive au 85ème RI le 5 octobre 1910, il est précisé qu'il est soutien de famille. Il devient caporal le 20 octobre 1911.

Avant l'entrée en guerre, il est charretier à Nemours, en Seine-et-Marne. Il est également précisé sur sa fiche matricule qu'il a vécu à Fontainebleau.

Il y a discordances concernant les circonstances de sa mort : selon la fiche "Mort pour la France" il est tué à l'ennemi, le 31 août 1914 à Saint-Pierremont dans les Vosges, et selon sa fiche matricule le 1er septembre 1914 à Lérouville.

 

 En vert les lieux de résidence ; en rouge les lieux présumés de sa mort

Sources :
Fiche mort pour la France
Fiche matricule - Archives du Cher - 2R 685
Acte de naissance - Naissances de Sury-en-Vaux 1883-1892 - Archives du Cher - 3E 518

Xavier Augustin MILLET mort pour la France le 25 août 1914

 Xavier Augustin MILLET est né le 6 décembre 1884 à Menetou-Râtel, il restera en cette commune où il deviendra domestique.

Il est appelé au 85e RI.le 9 octobre 1906, est envoyé en disponibilité le 28 septembre 1907. Il passe au Régiment d'Infanterie de Troyes Nancy e 15 février 1912, et est mobilisé le 3 août 1914 au 237ème RI.

Le journal des manœuvres et opérations nous donne les informations suivantes :

Le régiment part le 8 août de Troyes où il rejoint Maron. S'en suit une période où ce régiment avance, alternance de marches et de cantonnements (les positions sont reprises sur la carte ci-après). Un bataillon se porte le 14 août à Amance, où il reçoit l'ordre d'organiser le réduit d'une position fortifiée. "Les hommes aménagent les travaux commencés par le génie en vue de la construction d'un fort : on creuse des tranchées recouvertes de rails, de plaques de tôle ondulée et de sacs de ciment permettant de se mettre à l'abri des éclats d'obus explosifs. Des abris pour les troupes non employés sont créés à proximité. On entend toute la journée une violente canonnade".

Le 19 août, les hommes passent la frontière de la Moselle, "les habitant regardent passer le régiment d'un œil méfiant ; on sent la gêne et la contrainte".

Les hostilités prennent un nouveau tournant  le 20 août ; à 9 heures on ouvre le feu sur un régiment de cavalerie ennemie. Les choses s’enveniment, les 234e et 206e ne sont pas soutenus par leur artillerie et sont longtemps exposés sous le feu ennemi ; ils perdent beaucoup d'hommes. Vers 19h30, l'ordre est donné de se replier derrière la Seille.

Voici des extraits de la journée du 25 août : "Le 6ème bataillon est acculé d'abord par des projectiles d'artillerie puis par une fusillade d'infanterie partant de tranchées ennemies, dont certaines sont entièrement dissimulées par des gerbes de blé". [...] "En approchant de ces tranchées, les mitrailleuses ennemies se démasquent et fauchent littéralement les blés et les hommes chaque fois que ces derniers se lèvent. C'est alors que le Lieutenant Colonel Clerc [...] fait déployer le drapeau, sonner la charge [...] les mitrailleuses couchent par terre une partie des hommes qui s'étaient lancés en avant, les autres sont obligés de s’aplatir".

La ligne française recule à gauche et à droite.

Le Lieutenant Colonel donne alors l'ordre de se replier ; cependant le feu de l'ennemi devient plus intense par suite de ce mouvement de retraite. Le Lieutenant Colonel tombe bientôt lui-même blessé ainsi que les hommes et officiers qui l'entourent, le drapeau déployé servant de point de mire à l'ennemi.

Les combats se poursuivent et les pertes sont élevées ; sur les six compagnies présentes dix-neuf officiers sur les vingt-sept trouvent la mort.

Xavier Augustin décède le 25 août 1914 dans une ambulance ; il sera déclaré décédé à Hoéville par le tribunal de Sancerre le 14 novembre 1918.

En vert, Hoéville

Sources :

- Fiche matricule, archives du Cher, 2R 641 (Bourges - Cosne).
- Fiche "Mort pour la France", ministère de la Défense.
- JMO du 237ème RI, 25 N 725/1 8 aout 1914 au 26 février 1915.

Le funeste jour du 22 août 1914 - Fernand Louis LAPORTE, Louis Marie BIZET et Louis Georges Adolphe THOMAS

Il y a cent ans, le 22 août 1914 fut le jour le plus meurtrier de l'Histoire de France. En une journée, pas moins de vingt-sept mille soldats sont tombés dans les Ardennes belges.

Le Sancerrois ne déroge pas à la règle, et sur les trois communes de Sury-en-Vaux, Verdigny et Menetou-Râtel, ce sont trois hommes appartenant au 4ème Régiment d'Infanterie qui seront tués au combat en Belgique, à Signeulx plus précisément.

Fernand Louis LAPORTE et Louis Marie BIZET

Ces deux hommes ont fait leurs classes la même année au 4ème RI. Fernand Louis LAPORTE est né le 21 août 1889 d'Isidore LAPORTE et Léontine NEVEU. Louis Marie BIZET est originaire de la commune voisine de Sury-en-Vaux ; il y est né e 2 novembre 1889 de Elie Alexandre BIZET et Célestine CHOTARD.

 Ils sont tous les deux appelés et rejoignent le régiment début octobre 1910 en tant que soldat de deuxième classe. Fernand Louis LAPORTE deviendra caporal tambour le 26 septembre 1911. Ils seront envoyés en disponibilité le 25 septembre 1912 et obtiennent un certificat de bonne conduite.

Fernand Louis LAPORTE devient cultivateur vigneron en la commune de Verdigny, et Louis Marie BIZET cultivateur à Sury-en-Vaux.

Suite à la mobilisation générale du 1er août 1914, ils sont rappelés à l'activité et arrivent au corps le 3 août.

Louis Georges Adolphe THOMAS

Louis George est né le 14 septembre 1893 à Sury-en-Vaux, fils de Louis Etienne THOMAS et Marie Euphrasie FLEURIET. Il devient cultivateur puis rejoint le 4ème RI le 27 novembre 1913 et est mobilisé quelques mois plus tard.

Le journal des manoeuvres et opérations de ce régiment n'est pas disponible, difficile donc de connaître précisément leur parcours.

Ces trois hommes disparaissent le 22 août 1914 à Signeulx, en Belgique. Ils seront déclaré décédés par jugement du tribunal de Sancerre en 1920.

Sources : Fiches matricules de 1909 2R 685 et de 1913 2R 716. Archives départementales du Cher.

REVERDY Georges Camille, mort pour la France le 14 août 1914

Dans les relevés que j'ai effectué, voici le premier poilu mort pour la France que la commune de Sury-en-Vaux a certainement connu durant ce conflit.

Georges Camille REVERDY est né le 30 novembre 1893 à Sury-en-Vaux, au lieu-dit des Annioux. Il est le fils de Jean Désiré REVERDY, propriétaire cultivateur, et Madeleine Joséphine MONTAGU âgés respectivement de trente-sept et trente-huit ans.

Il intègre l'armée le 29 novembre 1913, dans le 29ème régiment d'infanterie. Nous apprenons alors qu'il est cultivateur, mesure 1 mètre 70 et nous avons quelques détails sur son physique : cheveux blonds, yeux marrons, front bas, nez rectiligne, visage ovale.

Il est mobilisé le 2 août lorsque le conflit éclate. Il ne combattra que douze jours avant d'être tué à l'ennemi le 14 août 1914, lors des combats de Domèvre-sur-Vezouvre dans la Meurthe et Moselle.

Voici quelques éléments tirés du Journal des Manœuvres et Opérations de cette unité :

14 août. Le départ est donné à 3h du matin.
A 10h, les hommes occupent Hebevillers.
A 11h, le 1er bataillon marche à l'attaque de la lisière du bois des Prêtres, au Nord de Domèvre. Le 2ème est envoyé à midi pour dégager le 1er qui ne peut plus avancer. 13h, le 3ème bataillon est envoyé sur ordre du Général de division pour renforcer le bataillon.

A 14h30, occupation de Domèvre-sur-Vezouvre.

Une carte du secteur est disponible en suivant le lien suivant.

De Sury-en-Vaux (à l'ouest) vers la zone de combat. Domèvre est indiqué en orange. Source : Google Maps Engine.

Ce jour-là dans le 29ème Régiment d'Infanterie, vingt hommes ont perdu la vie, 46 furent blessés auxquels il faut ajouter 4 disparus.

Georges Camille REVERDY sera inscrit au tableau spécial de la Médaille Militaire à titre posthume (JO du 12 mai 1922). "Brave soldat. Tombé au champ d'honneur à son poste de combat le 14 août 1914 à l'attaque de Domèvre". Il obtiendra la croix de guerre avec étoile d'argent.

Il sera malheureusement le premier d'une longue série.

Sources :

- Acte de naissance, archives du Cher, 3E 5720, actes de naissance de la commune de Sury-en-Vaux, 1893-1902.
- Fiche matricule, archives du Cher, 2R 716 (Bourges - Cosne).
- Fiche "Mort pour la France", ministère de la Défense.
- JMO du 29ème RI, 25 N 604/1 6 aout 1914 au 18 avril 1913.

Mobilisation

Nous y voici : il y a cent ans tout juste, l'avis de mobilisation était placardé partout en France. On a sonné le tocsin, qui apprenait la veille, en cette fin de journée aux hommes occupés par la moisson que la guerre aura lieu.

Alors pour nous mobiliser également cent ans plus tard, je vous propose de retrouver ici l'histoire des poilus morts pour la France du Sancerrois. Et comme ce canton verra malheureusement partir de nombreux enfants, pour le moment je parlerai principalement de Sury-en-Vaux, Verdigny et Menetou-Ratel.


Armée de Terre et Armée de Mer. Ordre de mobilisation générale... Dimanche 2 août 1914... : [affiche] / [non identifié]
Source: gallica.bnf.fr